Dans l’aquaculture actuelle, de plus en plus axée sur l’efficacité, la résilience et l’utilisation responsable des ressources, les sous-produits d’animaux terrestres, connus sous le nom de PAT, se sont imposés comme une option efficace et conforme aux principes de l’économie circulaire.
Récemment, le CIPA (Comité Interprofessionnel des Produits de l’Aquaculture) a approuvé leur utilisation dans la formulation des aliments aquacoles en France, ouvrant ainsi la voie à une ressource déjà consolidée dans d’autres pays méditerranéens. Des ingrédients comme la farine de plumes et la farine de volaille, déjà présents depuis des années dans les formulations utilisées dans des pays comme l’Espagne ou la Grèce, ont prouvé qu’ils apportaient une grande valeur nutritionnelle et contribuaient à réduire l’impact environnemental, sans compromettre les performances de production.
Ces ingrédients proviennent d’animaux qui font déjà partie de la chaîne alimentaire humaine. Bien qu’ils ne soient pas destinés à la consommation directe, ils contiennent des protéines facilement digestibles et un profil d’acides aminés idéal pour la nutrition de différentes espèces aquatiques. Grâce à des procédés sûrs et bien contrôlés, ils deviennent des matières premières fonctionnelles qui permettent de formuler des aliments plus efficaces et adaptés aux besoins réels de notre secteur.
Inclure les PAT dans la formulation d’aliments aquacoles répond à une manière circulaire de concevoir la production. En récupérant des nutriments qui, autrement, seraient perdus, ces ingrédients aident à mieux valoriser les ressources et à réduire la génération de déchets. De plus, étant des coproduits, leur empreinte carbone est bien inférieure à celle d’autres sources de protéines, comme les ingrédients marins ou certaines cultures végétales destinées à l’alimentation humaine.
En outre, leur inclusion aide à réduire la pression sur les ressources marines telles que la farine et l’huile de poisson, dont la disponibilité est de plus en plus limitée dans de nombreux écosystèmes. Elle diminue également la concurrence pour les matières premières végétales, libérant des ressources telles que les terres agricoles, l’eau et les fertilisants qui peuvent être consacrés à d’autres usages essentiels, ce qui se traduit par des pratiques plus durables. De plus, l’utilisation des sous-produits d’animaux terrestres représente une alternative économiquement acceptable aux matières premières traditionnelles utilisées dans l’alimentation des poissons, en particulier dans les contextes où les marchés des matières premières présentent une forte volatilité.
Dans les pays méditerranéens où leur utilisation est plus avancée, les farines animales donnent de bons résultats depuis des années. Pour des espèces comme la dorade, le bar ou la truite, il a été démontré qu’elles apportent une bonne valeur nutritionnelle sans compromettre les performances ni la santé des poissons, même dans des contextes d’incertitude sur les marchés mondiaux des matières premières. Cette capacité d’adaptation a été essentielle pour maintenir la production et assurer la stabilité de la chaîne d’approvisionnement aquacole.
Actuellement, ces ingrédients sont utilisés sous des cadres réglementaires stricts et avec des systèmes de traçabilité bien établis, ce qui garantit leur qualité et leur sécurité. Leur rôle dans la nutrition animale n’est plus nouveau ni expérimental : ils sont désormais pleinement intégrés à la réalité du secteur et contribuent activement à construire des modèles de production plus équilibrés, responsables et efficaces dans l’utilisation des ressources.
Dans un système alimentaire qui doit évoluer vers des schémas circulaires et inclusifs, les PAT représentent une solution tangible, éprouvée et à l’avenir prometteur. Plus qu’une alternative, ils sont un bon exemple de la façon dont changer notre vision des déchets peut ouvrir la porte à de nouvelles opportunités pour construire l’aquaculture de demain.